Pour faire suite à l'article sur le
BLEU en céramique
et à vos commentaires,
cherchant des passages sur le feu, la cuisson de la terre
chez Gaston BACHELARD
je retrouve ce passage qui va bien au-delà de l'argile ...
" Enlevez les rêves, vous assommez l'ouvrier.
Négligez les puissances oniriques du travail, vous diminuez,
vous anéantissez le travailleur.
Chaque travail a son onirisme,
chaque matière travaillée apporte ses rêveries intimes.
Le respect des forces psychologiques profondes
doit nous conduire à préserver de toute atteinte
l'onirisme du travail.
On ne fait rien de bon à contre-coeur,
c'est à dire à contre-rêve.
L'onirisme du travail est la condition même
de l'intégrité mentale du travailleur.
Ah ! vienne un remps où chaque métier aura
son rêveur attitré, son guide onirique,
où chaque manufacture aura son bureau poétique !
La volonté est aveugle et bornée qui ne sait pas rêver.
Sans les rêveries de la volonté,
la volonté n'est pas vraiment une force humaine,
c'est une brutalité. "
Ecrit en 1947
Gaston Bachelard - José Corti
La Terre et les rêveries de la volonté - page 93
Reconnaitre l'Homme entier dans sa complète dimension...
A partir de quand a-t-on commencé à opposer
artisan et ouvrier, l'art à la main ?
Faut-il , ces jours-ci de conflits sociaux
qui vont au-delà de la main qui gagne son pain,
envoyer ce texte à tous les patrons, syndicalistes,
D.R.H. , Contrôleurs et Médecins du Travail ?
Le bon GASTON et son oeuvre
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