Les Chemins de Saint-Jacques évoquent désormais les sentiers
réorganisés au Sud de la Loire.
Mais les pélerins du Nord également allaient en Espagne,
et nos chemins sont à rechercher !
L'origine de notre belle Eglise
Saint Cloud - Sainte Anne de
Flins sur Seine
remonte au IX° siècle, époque carolingienne.
A l'époque médiévale, elle était certainement située
sur un des Chemins du Nord vers Saint-Jacques...
Comme beaucoup d' édifices vers l'an 800,
c'était une construction carolingienne en bois.
Après les ravages des invasions, fut édifiée
la chapelle primitive en pierres.
Le lieu n'était pas aléatoire ... depuis bien longtemps,
la source était réputée pour ses vertus curatives
et les pélerins venaient d'assez loin pour boire
cette eau spéciale,en emporter et prier.
Elle traitait le trop célèbre "Mal des Ardents",
maladie provoquée par l'ergot de seigle,
une moisissure occasionnant des douleurs atroces
aux estomacs et intestins
Actuellement, elle refait l'objet de visites,
dons de fleurs, petits ex-votos,
de personnes de toutes origines qui viennent y prier au calme.
L'endroit où coule toujours la source, était situé sur un endroit
dont la réputation remonte à l'époque gallo-romaine, officiellement,
mais probablement, comme tous les lieux de culte, bien antérieure.
Flins viendrait du latin : figulinas :
locatif pour "atelier du potier".
De l'eau, de l'argile ( il suffit toujours de se baisser,
de ramasser une ou deux poignées de terre, de modeler et de cuire), du bois ...
tout était à disposition des potiers,
successeurs des artisans tailleurs de silex préhistoriques
(nombreux témoignages et mobiliers archéologiques ;
reconstitution d'un puits à silex en 2003 par les archéologues départementaux)
Ici passait la route de l'étain dès la Grèce Antique (vers l'Ile de Wight)
L'église fut agrandie sur sa partie sud vers le XII°,
surmontée d'un clocher plus tardif.
Un indice existe, sur le haut d'un pilier de transition, bien caché :
une coquille sculptée, partie ronde vers le bas.
Je ne retrouve pas le texte qui indiquait que la coquille vers le haut
signifiait " allant vers" et vers le bas " revenant"
Les "Jacquets" la ramassaient sur la plage
et la portaient en revenant du pélerinage à St Jacques de Compostelle,
Elle dépendait du Diocèse de Chartres,
montrant ainsi les anciennes limites
des tribus gauloises, ici les Carnutes .
Nous étions sur l'ancien chemin du rassemblement annuel
des druides dans la Forêt carnute. Salut, Panoramix !
et clin d'oeil à Magali, la Belle Flinoise... écoute :
Le chemin passant devant l'église, où subsiste deux bornes en pierre,
où l'on a, à la Révolution , sculpté un bonnet phrygien,
était en fait le chemin menant de Meulan à Maule.
On peut raisonnablement supposer qu'il faisait partie de
la fameuse Chaussée dite Brunehaut, qui venait du Nord,
passant par Beauvais, Pontoise, Rambouillet,
pour ensuite rallier Chârtres, Tours,
pélerinages organisés, habilités à recevoir les pélerins
religieusement et matériellement.
ou bien par Candes Saint-Martin ?
la plupart des églises de la Vallée de la Seine
sont sous la protection de Saint Martin ; puis par Fontevraud...
Après, l'Auvergne, l'Aubrac ? ou suivaient-ils la voie par Poitiers...
Espagne, arrivée à Santiago de Compostella, le Champ de l'Etoile.
A cette époque, aucune voie particulière n'était réservée aux pélerins.
Tout le monde utilisaient les anciennes voies gauloises,
améliorées à l'époque de l'occupation romaine,
comme partout dans les territoires conquis.
L'intérêt de ces pélerins étaient justement de rester
sur les routes fréquentées afin d'être dans
les meilleures conditions de sécurité
collective et de bénéficier des différents accueils religieux
le long de leur parcours. Les passages des fleuves
étant des moments délicats, pas seulement
en raison des courants mais des risques d'agressions.
cf. Fondation David Parou- St Jacques / FERPEL
Société Historique de Pontoise 95
ouvrages sur les chemins de St Jacques dans le Vexin
La Révolution n'a pas affecté l'église, XIX° siècle tranquille...
Paradoxalement, c'est la Guerre de 1870 qui l'a sauvée...
dans les registres paroissiaux, on trouve mention la décision de
reconstruire l'église au centre du village... à 400 mètres,
les villageois trouvant trop long le trajet ! le cimetière n'était pas mentionné.
Elle a été restaurée dans les années 80 par la Municipalité.
Face aux deux petits étangs,
c'est une jolie promenade nature où nous vous attendons !
Pélerins transformés physiquement mais surtout spirituellement par ce voyage en eux-mêmes