Chercher MIDI à 5 heures ?
PONTOISE, 12 Messidor, An II,
on fête l'Artichaut !
30 Juin 1794
Le Conseil Général suspend la substitution,
précédemment votée, d'un cadran décimal à celui
de l'horloge de " MACLOU" - l'église St Maclou-
en attendant le rapport des commissaires "
Une drôle d'idée ?
pourtant, à la réflexion, dans les fiches de paie actuelles ,
on calcule les heures de travail en centièmes.
La Révolution a instauré le système métrique, mais
au bout de quelques temps ses savants ont renoncé à l'heure décimale
au mécontentement du terrible Robespierre;
les cadrans sont donc restés duodécimaux sur les églises.
Mais en réalité, les méthodes de gestion et l'informatique ont décimalisé l'heure,
mais nous, gens ordinaires, ne nous en rendons pas bien compte :
"On situe couramment les origines de la décimalisation du temps à la Révolution française. S’essayer à en approfondir l’histoire est passionnant : on y croise tous les enjeux propres à la mesure du temps dans notre société. Il faut remonter quelques années avant la Révolution pour comprendre que la décimalisation de l’heure, de la minute et de la seconde, avant d’être une idée politique, fut un besoin exprimé avant tout par les milieux scientifiques. Adoptée en même temps que la décimalisation du calendrier en 1793, et malgré l’opposition de Robespierre, elle est abandonnée officiellement dès 1795, alors que la réforme du calendrier survit jusqu’en 1805. Au cours du XIX° siècle, elle n’est jamais totalement perdue de vue par les scientifiques, mais surtout, vers la fin du siècle, elle s’impose comme une évidence dans les techniques de gestion du temps industriel ; F.-W. Taylor et son équipe, dont fait partie Gilbreth, l’adopte car elle facilite le chronométrage. On pense aussi à elle pour faciliter la communication entre les colonies françaises et la métropole. Au XX° siècle, la décimalisation s’impose définitivement avec les technologies utilisant une base de temps (ordinateurs, technologies de la communication et de l’information). Aujourd’hui, nous vivons un temps décimalisé. Sources exploitées : écrits des encyclopédistes et décrets révolutionnaires ; publications de J. Rey de Pailhade (1894), de A.-H. Rodanet (1887) ; écrits de Gilbreth; n°s de la revue Prospérité, publiée par l’entreprise Michelin dans les années 1920 ; publications de l’industrie suisse pour conseiller les entreprises dans la gestion du temps ; collection de montres en temps décimal, Musée du temps, Besançon.
Mme Joëlle MAUERHAN, directrice du Musée du temps à Besançon "
copié sur :
http://cths.fr/co/communication.php?id=2079
sous la Révolution française en même temps que le calendrier révolutionnaire.
Les trois unités du jour, du mois et de l’année nous sont imposées par les différents phénomènes astronomiques tels que la rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil ainsi que la rotation de la lune. En revanche, la division du jour est le résultat d’un choix, héritage légué par les Sumériens au IIIe siècle avant J.-C. Ils adoptent alors le système sexagésimal (base 60) et la division du jour en 12 périodes. Un siècle plus tard, les Babyloniens découpent leurs jours en 24 périodes. Cette période prend le nom d'heure à l'époque romaine. L'heure est divisée en soixante minutes et la minute en soixante secondes.
Pendant la Révolution française, on voulait changer les mœurs et les habitudes en révolutionnant le temps. C’est ainsi que la division du jour en 24 heures et ses subdivisions sexagésimales sont supprimées, remplacées par une nouvelle division du jour en 10 heures, fractionnées chacune en 100 minutes, et chaque minute en 100 secondes.
Ces changements sont liés au souci d’uniformiser le système des poids et des mesures dont les avantages de la décimalisation sont unanimement loués par les savants de l’époque.
Cette nouvelle division du jour est adoptée par la Convention nationale en 1793. Les horlogers ont alors fabriqué des montres et horloges répondant aux exigences de cette réforme. Mais en avril 1795, le décret rendant obligatoire la division décimale de l’heure est suspendu. L’opinion des savants sur l’inutilité de l’heure décimale dans la vie quotidienne rejoint alors peu à peu celle des horlogers. C’était chercher midi à quatorze heures…
Malgré tout, de nombreuses montres et horloges à cadran décimal ont été fabriquées et sont les témoins de cette époque. Le Musée des arts et métiers en possède dix dans ses collections et en prête cinq pour cette exposition. Parmi les pièces prêtées se trouvent la pendule à temps décimal et sexagésimal par Le Paute, inv. 14568-0000, la montre de Robin à graduations décimales, inv. 06801-0001 et la montre à demi cadran décimal et demi cadran de 24 heures, inv. 21977
la photographie provient de ce beau site qui explique le mystère du Temps...