petit clin d'oeil à Louis de Funès et Jacques Villeret : La Soupe aux Choux !
Comment mangeait-on entre les deux guerres en 1936 année du Front Populaire, des grèves, des congés payés... dans la campagne de l'actuel Val d'Oise ? Incursion dans un passé récent, près de Pontoise, dans un beau village de 365 habitants répartis en 123 feux
COURDIMANCHE
Les heures sont toujours comptées au soleil l'heure d'été n'étant pas encore adoptée. Il faut ajouter une heure pour avoir notre heure actuelle
5 h 1/2 : petit-déjeûner 8 h : casse-croûte 11 h 1/2 : déjeûner 16 h , mais de mai à novembre seulement : casse-croûte 18 h 30 l'hiver , une heure plus tard l'été : dîner
Cet horaire des fermes est adopté en général par tous
Que mange-t-on ? Ce serait intéressant de comparer avec vos régions...
Avant le départ dès 5 h : café au lait pour tout le monde ! Sur le coin du fourneau à bois et charbon adopté depuis une cinquantaine d'années. C'est le Patron, le fermier qui le prépare Il le moud, au moulin à café; c'est dur, faut un homme ! Il met à bouillir l'eau, le café et la chicorée. Après ébullition il filtre et ajoute du lait ( moit' - moit ' : 50 % de chaque )
Certains font bouillir le café dans le lait : c'est le " Café à la Bonne Femme " Chacun remplit son bol et se sert de pain à discrétion. Les ouvriers le coupent en petits-morceaux et en font une sorte de soupe
Le réseau électrique communal a été construit en 1925; en 1931 : installations de fours électriques dans les deux principales fermes. Bien modernes, déjà. Mais ces fermes étaient très prospères. Tout près , les terres et "une cueillette " sont toujours la propriété d'une famille qui devait mater des rebellions paysannes au Moyen-Age...
Les ouvriers emportent leur casse-croûte et s'arrêtent une demie heure à 8 h et 16 h pour le manger sur place pain et lard le matin et à 4 h pain et fromage (camembert normand je suppose, faciles à garder, les traditions perdurant et les fermiers de Gisors venant aux marchés de Pontoise) beurre salé ou pâté de foie
Les deux grands repas sont pris désormais à la maison : les employeurs qui ont tous une automobile ramènent leurs ouvriers mais ne les nourrissent plus. Par contre ils sont logés. La besogne est distribuée de telle façon que même les charretiers puissent aussi revenir. Les salaires sont calculés en conséquence : 20 à 22 F par jour pour les ouvriers non logés 18 à 20 F en cas de logement 8 à 10 F pour un employé nourri et logé
Grâce à Latil ( lien ci-contre dans la liste) que je remercie, 10 F de 1936 sont l'équivalent de 6,69 euros de 2008
Les ménagères ne tiennent pas table ouverte...
Exception ( déjà vue aux moissons ) Du blé ! 1/ la moisson en Vexin et Mantois les Ch'tis, les Belges saisonniers- betteraviers - moissonneurs qui travaillent aux pièces, dès 3 h 1/2 du matin... Ils viennent le soir chercher soupe et légumes cuits réservés pour eux
Voici une semaine de menus dans une des deux grandes fermes de Courdimanche en 1936 On apprend beaucoup en les étudiant ...
La " Marée " arrive donc bien ... Lundi : soupe au chou - raie au beurre noir - pommes de terre - salade - café Soupe à l'oseille - matelote d'anguilles et oignons - confiture - 1 verre de vin
Mardi : radis- poulet - purée de pommes de terre - salade - café soupe aux légumes - restes du midi - oeufs - salade - 1 verre de vin
Mercredi : Soupe aux choux - Ragoût de mouton - lentilles - salade - café Soupe au porc - légumes - confiture - 1 verre de vin
Jeudi : radis - lapin aux pommes de terre - salade - café soupe aux poireaux - reste du midi - nouilles - salade - 1 verre de vin
pas de poisson mais on " fait maigre " Vendredi :Soupe aux choux - omelette aux pommes de terre - salade - café soupe à l'oseille - riz au lait - confiture - 1 verre de vin
Il y avait de nombreuses cressonnières dans la vallée de la Viosne, tout près
Dimanche : sardines - rôti de boeuf - pommes de terre au beurre salade- 1 verre de vin et café soupe aux choux - restes - cresson - crème - 1 verre de vin
2 épiciers en boutique au village et 10 épiciers forains... On utilise les conserves (sardine-saumon-jambon-légumes) pâtes-fruits secs
Beaucoup de salariés actuels n'ont ni les moyens financiers ni l'offre en restaurant d'entreprise (quand il y en a ) pour bénéficier ces repas variés, copieux , (mais bien-sûr destinés à des travailleurs de force, en plein air par tous temps ) somme toute bien équilibrés. Sans conseils diététiques... les plats traditionnels étaient ajustés d'instinct et avec bon sens, aux besoins et aux ressources, dans toutes les cuisines régionales
Je ne trouve pas mention de la Rincette... ni la goutte, l'eau-de-vie, la prune, la poire, les larmes de nos pommiers : le Calva... La Fête à l ' Andouille Vexin / Recette
L'article source est tiré du Bulletin de la Société d'Etudes Historiques, Géographiques et Scientifiques de la région parisienne de Juillet 1936, rédigé par A. Parrain directeur d'écoles... soit la "Patronne" n'en a pas fait mention soit l'enseignant a censuré et poursuivi sa mission de lutte anti-alcoolique !
On notera que le fromage ne se prend qu'à 4 h et un peu de lait le matin seulement. C'était du lait de vache; ni chèvre ni mouton chez nous.
Les fruits n'apparaissent pas mais ils devaient être pris sur place Par ici poires, pommes et prunes abondent aux saisons des champs ainsi que tous les fruits rouges, sauvages et cultivés
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Il y a trop de bonnes choses qui me tentent sur cet article...<br />
J'y reviens demain, mais là... mes savonnettes me réclament !<br />
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Jamais faire attendre les savonnettes ! tiens, mais où sont passées les miennes ?<br />
exploration au lever du jour... bonne journée, Kasimir !<br />
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M
MJO
28/10/2009 22:25
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La soupe à tous les repas était une tradition régionale encore en pratique dans les années 80 dans le Cantal. Je me souviens que mon mari n'aimait pas trop mais on donnait systématiquement de la<br />
soupe au repas de midi aux ouvriers.<br />
Toujours aussi intéressants tes articles Claudine.<br />
Bises<br />
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C'est curieux mon mari a eu une enfance en campagne normande, idem; et il n'aime pas la soupe...<br />
J'ai été instit' dans le Vexin et certains enfants en mangeaient encore le matin vers les années '70; avec du pain et du beurre. Au moins, ils étaient toniques le matin ! <br />
merci, je t'embrasse !<br />
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A
Allier-née
28/10/2009 21:58
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Tu vois bien qu'on a eu la même culture....beautiful weather today in Auvergne.<br />
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Fine ! so have a good rest; sleep well ...<br />
Many kisses !<br />
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A
Allier-née
28/10/2009 20:17
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Rire comme un idiot est une expression bourbonnaise courante qui aurait été employé dans le cas présent.<br />
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2 Marabouts ont eu des problèmes dans ma ville...<br />
marabout, bout de ficelle...Tu ne connaîs pas tous nos pouvoirs.On te donnera le secret....Bises <br />
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Oui oui oui... vous n'êtes pas loin du Berry... oui je serai une bonne élève !<br />
...bout de ficelle de" choual", de course....<br />
alors on a eu les mêmes chants dans la cour de la récré républicaine ???!!!<br />
Bises du Nord ( frisquette to-day !)<br />
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A
Allier-née
28/10/2009 14:52
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Pour Nono:<br />
Tu vois Nono, on avait raison.Mais à rire comme des Auvergnats idiots, on a porté la poisse à Sittelle.Notre pouvoir est grand.On pourrait peut-être ouvrir un cabinet de sorciers ou de voyants.Sûr,<br />
qu'on gagnerait bien notre vie."Marabouts et CIE "sur la porte , ça aurait de la gu...<br />
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Qui a dit que les Auvergnats étaient idiots ?!!! <br />
à Paris, ce sont eux qui nous ont fait les meilleurs troquets, nos Bougnats ! et aussi avec le charbon qu'ils nous livraient, au sac, à dos...!<br />
A Pontoise, il y a toujours la 3° génération de la famille Siriex (charbon, fioul, bois) c'est un beau nom de chez vous !<br />
Par contre pour le maraboutage, vous repasserez les cocos ! tous les marchés sont pris par l'Afrique et le Maghreb... crottes de lapin et pattes de poulets !!!<br />
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